Voiture électrique : qu’attend le gouvernement pour mettre les Watts ?

Tribune libre:

Lettre ouverte

ACOZE s’adresse au gouvernement

Salon après salon, on voit que l’électrification de l’automobile tend à s’accélérer et le Mondial de l’Automobile de Paris s’inscrit dans cette dynamique.

Il y a moins de 20 ans, les modèles 100 % électrique étaient peu nombreux, très chers à l’achat et offraient des autonomies qui sont jugées ridicules aujourd’hui, souvent moins de 50 kilomètres.

Histoire du VE

En 2010, 184 véhicules à batterie ont été immatriculées en France, on en compte aux alentours de 40 000 cette année. Cela n’a pas empêché des « early adopters », passionnés de technologies, et plutôt écolos, d’acquérir dans les années 90 et 2000 des Clio, 106 ou autres Berlingo avec lesquels ils ont parcouru des dizaines de milliers de kilomètres. Quelques véhicules résistent encore à la vague dite du Lithium Ion qui permet par une densité d’énergie très supérieure de parcourir plusieurs centaines de kilomètres avec un seul plein d’électrons. L’offre de véhicules s’est enrichie, le nombre de bornes de recharge a considérablement augmenté, on en compte près de 25 000 en France et voyager avec sa voiture électrique est vraiment possible.

Tout le monde attend tout le monde et rien n’avance !

Si les Zoé, Leaf, I3 , Ioniq, Soul, ou Tesla sont encore loin de rivaliser avec leurs équivalents
thermiques en terme de souplesse d’utilisation – autonomie et temps nécessaire pour faire le plein – la démonstration est faite qu’un palier a été franchi depuis que les constructeurs ont mis sur le marché des automobiles disposant d’une autonomie très supérieure aux besoins de déplacements quotidiens.

Changer c’est penser différemment !

Ce constat pourrait nous conduire à penser que le plus dur est derrière nous.
L’automobiliste pressé d’abandonner le diesel est-il aujourd’hui convaincu que l’avenir est à
l’électrique ?

L’Homme en contradiction naturel
Les sondages sont rassurants, l’intérêt est bien là, mais dans les faits on est loin du compte. Le marché est dynamique et en croissance régulière mais ne montre pas depuis 5 ans des signes d’une révolution.
Dépollueurs payeurs contre constructeurs tricheurs

Où sont les deux millions de véhicules électriques promis en 2010 pour 2020 ?
Le parc immatriculé de véhicules à possibilité de recharge en électricité dépassera cette année les 150 000. Il faudra une offre plus large de véhicules, certes promise par la quasi-totalité des constructeurs, et encore plus d’autonomie et toujours plus de bornes de recharge pour atteindre le premier million de véhicules.

Les propriétaires de véhicules électriques savent bien pourquoi on ne prend pas le bon chemin qui mène à la fin de la commercialisation du véhicule thermique.

Rouler vert coûte encore trop cher !

Une fois de plus et pour y parvenir, il manque méthode, rigueur et ambition. L’Etat est le premier responsable, lui qui n’a jamais établi un schéma directeur national de déploiement d’infrastructures de recharge garantissant à tout citoyen la possibilité de se déplacer en véhicule électrique sans contrainte en tout point du territoire.

La France est soit un paradis pour un électromobiliste qui trouve dans de nombreux territoires, à l’Ouest ou au Sud Ouest plus de points de charge que nécessaire, soit un désert de bornes,
départements encore trop nombreux qu’on traverse avec l’angoisse de la panne sèche.

Mobilité électrique: avant tout service et art de vie incomparable fumer tue

L’existence de bornes de recharge n’est pas une garantie de poursuivre sereinement sa route.
Si on peut affirmer que la majorité des bornes fonctionnent correctement, les aléas de disponibilité, de respect du stationnement réservé et de bon fonctionnement sont encore trop nombreux pour convaincre le moins rétif des automobilistes.

Les forums, reportages et sites spécialisés fourmillent de récits qui montrent qu’aujourd’hui rouler en véhicule électrique au-delà d’un périmètre bien balisé est simple et réjouissant mais aussi stressant.

La contrainte crée le changement !

Hormis un conflit social entrainant une pénurie de carburant, qui redoute aujourd’hui de faire un long déplacement en automobile thermique ? Seul l’usage du Véhicule Electrique alimenté avec des EnR améliore la qualité de l’air, le climat, les emplois et notre PIB.

Le réseau de distribution existe, les pompes fonctionnent et leur utilisation comme le paiement
sont simples pour tout Européen. Le développement de masse de la voiture électrique nécessite des politiques publiques bien plus vigoureuses et méthodiques que celles mises en œuvre jusqu’à présent. Il est temps « de mettre les Watts », de constater que beaucoup a été fait, installation de bornes, interopérabilité des systèmes d’accès et de paiement, mais sans ligne directrice et surtout sans préoccupation d’aménagement du territoire.

Anticiper le développement durable

A l’heure de l’urgence climatique, la voiture électrique, en l’état actuel des technologies, constitue l’un des leviers de la transition énergétique vers une société plus sobre en carbone.
C’est à l’Etat, en concertation avec les territoires et les acteurs privés de fixer un cap ambitieux et d’établir des règles claires.

Communauté Européenne, les Etats sous influence des lobbys !

Assez de demi- mesures, place à l’ardente obligation. Les moyens budgétaires existent : l’affectation totale du produit du malus écologique au profit des systèmes de recharge garantirait les ressources nécessaires aux aménageurs publics pour adapter, compléter et entretenir des stations de recharge sur la voie publique.

Et plutôt que la méthode dite du guichet de financement laissant libre cours à toutes sortes
d’initiatives locales, il convient que l’Etat prescrive l’aménagement d’un réseau d’intérêt national et subordonne son financement au respect de contraintes impératives garantissant un maillage équilibré en points de recharge partout sur notre territoire, selon les besoins de performance et de moindre impact sur le réseau de distribution..

La vraie liberté c’est de ne plus dépendre des hydrocarbures !

Se déplacer sans contrainte en voiture électrique, c’est la première des libertés.
Recharger aisément, chez soi ou au plus près de chez soi, c’est la vertu même du véhicule
électrique. Comment réussir l’objectif de déployer 7 millions de points de recharge d’ici 2030 sans prendre des mesures énergiques pour y parvenir ?

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Le VE au centre du cercle vertueux

C’est tout un éco système de la recharge de proximité qui doit être créé au profit d’une population qui ne bénéficie pas d’un garage privatif. Les mesures adoptées jusqu’à présent, quotas de places prééquipées dans les parkings collectifs, droit à la prise en copropriété, ne sont pas à la hauteur du défi à relever.

Des points de charges pour VE partout en ville

Pourquoi faut-il attendre la réunion d’une assemblée générale de copropriétaires pour pouvoir enfin engager des travaux de pose d’une prise ?

Pourquoi la règle de pré équipement en fourreaux et sous comptage dans les parkings n’est-elle pas complétée d’une obligation de pose de prises de recharge ?.

Pourquoi, et en dépit d’une expérience très concluante, n’est-il toujours pas possible de relier un point de charge sur un mât d’éclairage public alors qu’à Londres et Amsterdam ces systèmes sont déjà proposés ?
Tant d’inertie, tant de lacunes, tant de situations qui portent préjudice au développement du
véhicule électrique.

Changez, changez, changez !
La démission de Nicolas Hulot doit nous faire prendre conscience de l’urgence à traiter le sujet de la mobilité dans toute sa diversité. Il est grand temps que le gouvernement affiche clairement son ambition de développer la voiture électrique et se donne les moyens de sa politique.

Les collectivités territoriales en route pour la transition

Partout où elles se sont constituées, les associations de conducteurs de véhicules zéro émission sont prêtes à prendre toute leur part à la réussite de cette politique.
L’urgence climatique doit nous faire prendre conscience qu’un sursaut national en matière de
déplacement est à prendre très rapidement. Le véhicule zéro émission a le vent en poupe, les salons automobiles les mettent maintenant en valeur. Il ne faut surtout pas couper cet élan.
Mais les grands acteurs de la Mobilité Electrique sont- ils vraiment à l’écoute de la demande des usagers ?

Voici des propositions concrètes :

  1. Etablir un schéma directeur national pour refonder la structuration des infrastructures publiques de recharge
  2. Mobiliser les excédents du dispositif bonus/malus automobile pour concourir à la
    réalisation de ce schéma directeur national des infrastructures de recharge.
  3.  Rendre obligatoire l’installation de bornes de puissance 22 kW sur les parkings avec un minimum de 4 places pour 100 places.
  4. Aider les syndicats immobiliers afin de réaliser l’implantation de points de recharge de 3 à 7 kW sur les parkings de grands ensembles immobiliers sans passer par des assemblées générales.
  5. Construire un minimum de 6 places de recharge rapide sur chaque station des grands axes.
  6.  Forcer l’utilisation d’une prise commune européenne, soit la CCS Combo.
  7. Unifier les prix de recharge sur la base du kilowattheure consommé, à l’égal du litre de carburant pour le véhicule thermique, incluant la maintenance des installations de
    recharge.

Cette tribune libre est partagée par les associations suivantes :

 

AVEP

AUBE

Electromobiles24

Lame 66

LEAF France Café

Le V.E. je le veux

VEGA

 

…et ActiVE avec sa proposition d’intérêt général pour faire aboutir la transition énergétique citoyenne. Oui pour la santé et le climat sans opposer le nucléaire et les EnR, il faut réduire le fossile ! Avant tout « Nous devons supprimer les aides aux énergies fossiles » elles alimentent un écocide certain.

ActiVE plein feu sur la fiscalité écologique !

Oui la contrainte crée le changement !

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