Certains experts de la santé n’hésitent pas à établir une corrélation entre qualité de l’air et nombre de décès du Covid 19. (1)
L’association américaine de pneumologie cite par exemple une étude selon laquelle 27% des décès du covid en Chine seraient liés à la pollution de l’air. (1)
Aux Etats-Unis, ce chiffre serait de 18% tandis qu’en Nouvelle-Zélande il serait de 1%. (1)
En moyenne, dans le monde, la pollution de l’air aurait été responsable de 15% des décès liés au Covid 19.
Les pneumologues américains ne citent pas directement l’Europe.
Néanmoins, sans être aussi précis, des chercheurs français confirment cette observation.
Ainsi, l’observatoire régional d’Ile-de-France considère que la pollution de l’air est un des co-facteurs de mortalité pour le Covid 19. (2)
Et en effet, la pollution de l’air aurait un effet direct sur l’immunité du corps humain et donc sa capacité à se défendre des virus. (3)
Mais les scientifiques n’ont pas eu besoin d’attendre l’arrivée du coronavirus dans nos vies et nos médias pour se rendre compte que la qualité de l’air était un élément essentiel de la santé humaine.
En France, bien avant le Covid 19, on estimait que les particules fines étaient responsables d’un peu plus de 40 000 morts par an. (4)
Le problème de la pollution de l’air est lié aux particules fines.
Ce sont des poussières d’hydrocarbures, de carbone, de gaz ou de métaux qui ne sont pas faites pour être respirées.
Les particules fines, un danger connu depuis longtemps
Les scientifiques ont établi principalement deux grandes catégories: les PM2,5 et les PM10. PM renvoie au terme anglais particulate matter.
Les PM2,5 ont un diamètre inférieur à 2,5 microns et les PM10, un diamètre inférieur à 10 microns. Or un micron est égal à 0,001 millimètre.(4)
Ces particules ont des effets délétères sur :
- le cerveau : exposé aux particules fines et notamment au dioxyde de soufre (SO2) et au dioxyde d’azote (NO2), il risque de perdre ses capacités cognitives. La pollution de l’air cause un risque plus élevé de démences et notamment d’Alzheimer.
- le système nerveux : il existe un risque de dégradation qui peut mener à la maladie de Parkinson ;
- le système cardiovasculaire : 26% des arrêts cardiaques dans le monde seraient liés à la mauvaise qualité de l’air respiré ;
- les poumons et le système respiratoire : sans surprise les capacités respiratoires sont directement affectées par la pollution de l’air. 40% des décès liés aux maladies chroniques respiratoires sont liés à la qualité de l’air. 20% des cancers des poumons seraient quant à eux provoqués par la qualité de l’air, le reste étant essentiellement provoqué par le tabac ;
- les hormones et le système endocrinien : les particules fines sont également un perturbateur endocrinien qui joue par exemple sur le risque d’obésité.
- les reins : ces derniers doivent travailler davantage pour évacuer les particules fines respirées. Les maladies chroniques rénales surviendraient davantage dans les zones urbaines polluées qu’ailleurs
- le système reproductif : la pollution de l’air réduirait la fertilité et augmenterait le risque de faire des fausses couches.
Les risques liés aux combustions
D’où viennent les particules fines ? Les plus grosses PM10 viendraient des carrières et des combustions industrielles.
Les PM2,5 sont davantage liées au trafic routier. En effet, la combustion des carburants fossiles produit du dioxyde d’azote et du dioxyde de soufre.
Les moteurs diesel sont souvent pointés du doigt mais en réalité tous les moteurs émettent ces particules.
La pire catastrophe dans le monde pour l’air serait la combustion du charbon dans les centrales électriques et même parfois dans les foyers comme en Mongolie.
La combustion du bois produit également des particules fines.
Et la nature n’est pas en reste puisque les volcans et les incendies de forêt (pas toujours naturels) sont de grands émetteurs de particules fines.
Les spécificités de l’ozone
Toutes ces particules peuvent s’agglomérer entre elles. (5)
Elles peuvent se transformer et leurs effets peuvent être augmentés par les rayonnements du soleil. (6)
C’est le cas pour l’ozone (O3) par exemple.
Ce gaz instable composé de trois atomes d’oxygène est présent naturellement dans l’atmosphère.
C’est la fameuse couche d’ozone qui protège la terre des rayons du soleil.
Mais à basse altitude, c’est un polluant. Il s’en prend au système respiratoire des êtres vivants.
Il se forme à partir de transformations chimiques des oxydes d’azote et des composés organiques volatils.
Ces molécules sont émises par le trafic routier et les activités industrielles. (6)
Les risques liés à la route
LE SYSTÈME DE FREINAGE ÉMET PLUS DE PARTICULES QUE LE POT D’ÉCHAPPEMENT
Le frottement des pneus sur le bitume serait l’une des causes les plus courantes de la présence de particules fines dans l’air. Les VE à cause de leurs batteries, sont plus lourds. L’effet de frottement serait encore plus marqué (7)
Elles seraient même à égalité avec les pots d’échappement !
À chaque fois que vous prenez la route, à chaque fois que vous freinez, de nouvelles particules vont dans l’air. (Sauf pour le VE qui n’émet pas de particule de freinage)
C’est en tout cas ce que révèle un rapport récent de l’ADEME, l’agence de la transition écologique.
Vous verrez que d’ici peu, on ne préconisera plus les véhicules électriques avec des batteries trop lourdes !
P.S. : Cliquez ici pour partager la pétition « Carbone suie cancérigène : halte à la pollution de l’air ! ».
Références :
1. https://www.lung.org/blog/covid-19-mortality-and-air-pollution
2. https://sante-respiratoire.com/pollution-de-lair-et-covid-19/
3. https://err.ersjournals.com/content/30/159/200242
4. https://www.nateosante.com/fr/blog/tout-savoir-sur-les-particules-fines-pm-2-5-et-pm-10/
5. . . https://www.isere.gouv.fr/content/download/32788/243986/file/annexe_C3_Fiche_tox_Poussieres.pdf
6. https://www.ineris.fr/fr/risques/dossiers-thematiques/qualite-air/qualite-air-ambiant/pollution-atmospherique-ozone
7. https://presse.ademe.fr/2022/04/plus-de-la-moitie-des-particules-fines-emises-par-les-vehicules-routiers-recents-ne-proviennent-plus-de-lechappement.html#_ftn3
8. https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/18/les-pesticides-polluent-aussi-l-air-que-respirent-les-francais_6023286_3244.html
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