Délocalisation d’argent public et bienfait sanitaire

Les aides gouvernementales à l’achat de voitures électriques, permettent un système lucratif de revente à l’étranger. L’ajout d’un délai et d’un kilométrage minimum n’a vraisemblablement pas suffi à supprimer le phénomène.

Plus de 15.000 euros d’aides parfois

Très engagé dans le monde de la mobilité électrique, c’est cependant en citoyen que Stéphane Semeria dénonce un problème dont il reçoit régulièrement des échos : des personnes, particuliers ou professionnels peu importe, « sont passées maîtres dans l’art de revendre relativement rapidement à l’étranger des voitures électriques acquises neuves avec des aides de l’Etat et parfois de collectivités publiques, en retirant au passage un substantiel bénéfice »

Un juge de la Cour des comptes interpelé

« Ne sachant pas si cette pratique est connue de l’Etat français, j’ai interpelé par 2 fois sur le sujet en octobre dernier un juge de la Cour des comptes. Et ce, en indiquant que ce business est opéré via des sociétés ou des personnes qui jouent, comme sur les marchés financiers, sur les écarts de prix. Je n’ai pas reçu de réponse. Et pas davantage des organismes qui s’occupent de mobilité électrique et que j’ai également contactés », nous indique Stéphane Semeria.

Il développe : « Aujourd’hui le bonus gouvernemental est de 6.000 euros, auxquels peuvent s’ajouter jusqu’à 5.000 euros au titre de la prime à la conversion. Le prix d’achat d’une voiture ou d’un utilitaire électrique est ainsi abaissé de 11.000 euros. Quelques collectivités accordent également des subventions permettant d’alléger au final la facture de plus de 15.000 euros cumulés ».

Des camions pour l’Europe de l’Est ?

« Des camions arrivent de l’étranger pour acheminer des voitures âgées de seulement quelques mois dans les pays qui accordent peu ou pas d’avantages à l’achat d’un véhicule électrique. Je trouve cette pratique révoltante. Des personnes opportunistes qui s’adonnent à ce commerce achètent peu cher en parallèle des vieux diesel qui leur permettront de bénéficier 1 an plus tard de la prime à la conversion », révèle Stéphane Semeria.

Des millions d’euros qui partent chaque année ?

« Pour moi, ce business se chiffre en millions d’euros, charter après charter. Un joli cadeau de la France au reste du monde ! », lâche Stéphane Semeria.

« Aujourd’hui, une voiture électrique achetée neuve en France avec le bonus gouvernemental et la prime à la conversion peut être revendue, y compris à l’étranger, au bout de 6 mois et 6.000 km parcourus au minimum. Les collectivités imposent en revanche le plus souvent des délais supérieurs », rapporte-t-il.

« Il faudrait augmenter ces conditions. Par exemple, un minimum de 2 ans et 20.000 km pour une revente en France, et peut-être 5 ans si la transaction est effectuée dans le cadre d’une exportation. Sauf peut-être si le véhicule est réservé à l’usage d’un concitoyen installé à l’étranger. Dans tous les cas, comme aujourd’hui, la revente précoce ne serait pas interdite, mais donnerait lieu au remboursement des aides reçues. On ne peut pas bloquer le marché européen, mais il est souhaitable que les aides de l’Etat français profitent durablement à ses concitoyens », propose-t-il. Sources AP

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