Selon l’Energy Atlas 2018, en 2016,
les citoyens et coopératives allemands ont produit 79 TWh d’électricité – soit l’équivalent de la production de 12 réacteurs nucléaires – et se classent 14ème plus gros producteur d’électricité en Europe. Il faut aussi souligner que cet investissement citoyen rapporte 8 fois plus de bénéfices pour l’économie locale que s’il est réalisé par de grands groupes…
En Allemagne, environ la moitié de la production d’énergies renouvelables est le fait de coopératives citoyennes, et cela a permis de fermer la moitié de leurs réacteurs nucléaires et, depuis 2014, de réduire leur consommation de charbon.
Ainsi, depuis l’an 2000, les citoyens allemands ont investi près de 20 milliards d’euros de fonds propres dans des coopératives de production d’énergies renouvelables, où le partage des bénéfices est sans contraintes, déclenchant 100 milliards d’euros de projets.
LE FREIN DE LA LEGISLATION
En France, les coopératives à intérêt financier sont interdites par la Loi, et le taux moyen de rendement des obligations des coopératives, encadré par la législation, est proche de zéro, aussi on comprend que les coopératives de production d’énergies renouvelables soient quasi inexistantes.
Chez-nous les grandes installations de production d’énergies renouvelables sont le fait de grandes entreprises nationales et internationales, de fonds de retraite, qui captent le profit, qui est facturé dans nos factures d’électricité via la CSPE…
Une modification de la législation, permettant une juste rémunération des actionnaires, pourrait permettre d’investir massivement dans des énergies renouvelables.
Un réel développement citoyen des renouvelables au niveau communal et intercommunal serait alors possible, et il serait normal que les riverains perçoivent un juste revenu des investissements qu’ils ont consentis, en contrepartie des nuisances qu’ils peuvent subir.
En outre, les investissements citoyens locaux permettraient de dynamiser les territoires ruraux, répondant à une préoccupation de plus en plus d’actualité.
Ainsi, une étude allemande récente montre qu’un parc de 7 éoliennes (21 MW) rapporte 51 M€ de plus au territoire s’il est porté par des acteurs locaux que s’il l’est par des investisseurs externes.
LE FREIN DE NOS DEPUTES
Concernant cette possibilité de création de coopératives citoyennes à l’allemande, en décembre 2017, j’avais avisé Laurence Vanceunebrock-Mialon, la députée LREM de ma circonscription, puis relancée toujours sans succès.
Au lendemain de la démission de Nicolas Hulot, j’avais informé les services de Stanislas Guérini (LREM) de cette même possibilité, qui accessoirement ne coûterait rien à l’Etat. Il m’a été conseillé de prendre contact avec ma députée. J’attends toujours un rendez-vous…
J’ai aussi essayé d’être reçu par Bénédicte Peyrol, l’autre députée LREM de mon département. Comme au bout de 8 mois je n’avais toujours pas été reçu, depuis juin j’ai organisé trois rassemblements de protestations devant sa permanence à Vichy, des associations se sont jointes à moi, et le journal La Montagne a relayé cette information.
Le projet de loi énergie et climat, qui a été adopté en première lecture le 28 juin, et qui pourrait bien être voté pendant ces vacances (comme d’habitude pour les coups tordus) ne fait hélas pas allusion à la relance des coopératives de production d’énergies citoyennes à l’allemande.
Pourtant j’ai envoyé nombre de mails à destination de services publics et de députés, mails restés sans réponses :
– Le 9 avril, j’ai déposé une saisine auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES), et j’ai fait une relance, pas de réponse.
– Le 19 mai, j’ai adressé à Mme Bénédicte Peyrol mon « Projet de proposition de loi » tout prêt, concernant ces coopératives.
– Le 23 mai, j’ai adressé un mail à une quarantaine de députés de différends bords politiques, sensibilisés à l’énergie.
– Le 16 juin j’ai adressé un mail aux 12 fonctionnaires chargés de l’énergie au service de l’Economie et de l’évaluation scientifique à l’Assemblée nationale.
– Le 18 juin, j’ai adressé un mail aux 100 députés qui ont signé le 27 juin 2018 dans le Monde une tribune demandant que le Parlement soit maitre de la transition énergétique.
Cette absence généralisée de questionnement et de réflexion sur le développement des énergies renouvelables citoyennes, du nucléaire, et plus largement sur la protection du climat semble étrange.
Alors que 2100 milliards d’euros sont placés dans les assurances vie et sur le livret A, lors de l’émission BFM politique du 31 mars 2019, Mme Nathalie Loiseau précisait : “En France, on est en retard sur les renouvelables, parce qu’on cherche des financements, parce que le système bancaire est frileux“. Les EnR pourraient faire rouler tous les Français
EDF qui est aux manettes pour brider le développement des renouvelables : un scandale à dénoncer !
A vous de demander à être reçu par vos députés, et soyez pugnaces !
Sources Jean Louis Gaby
Un grand merci à Jean Louis Gaby de nous rappeler que les énergies renouvelables sont les meilleurs raisons sociétales et démocratiques oui La démocratie de l’énergie ce sont les renouvelables