Alors que la menace du coronavirus fait trembler le monde, des chercheurs attirent notre attention sur un autre fléau. Un fléau qu’ils jugent plus impactant que les guerres, le paludisme, le Sida ou le tabagisme. Ce fléau, c’est la pollution de l’air.
la “pandémie de pollution de l’air” de concert avec le coronavirus oui FUMER TUE
À l’échelle mondiale, le tabagisme est responsable d’une perte d’espérance de vie de 2,2 ans en moyenne. Il fait 7,2 millions de morts chaque année. Le Sida raccourcit l’espérance de vie de 0,7 an en moyenne. Il fait 1 million de victimes par an. Pour le paludisme, on parle d’une espérance de vie amputée de 0,6 an et de 600.000 décès par an. Les guerres causent une diminution de l’espérance de vie de 0,3 an et 530.000 décès annuels.
Mais, selon une étude réalisée par des chercheurs allemands, le fléau qui surpasse tous ceux-là, c’est la pollution de l’air. Elle raccourcit de 3 ans en moyenne, l’espérance de vie à travers le monde. En 2015, elle a causé 8,8 millions de morts prématurées !
Ces chiffres montrent qu’en matière de perte d’espérance de vie, la pollution de l’air dépasse le paludisme d’un facteur 19 et la violence d’un facteur 16. L’alcool d’un facteur 45 et l’abus de drogues, d’un facteur 60. « Étant donné que l’impact de la pollution de l’air sur la santé publique dans son ensemble est beaucoup plus important que prévu et est un phénomène mondial, nous pensons que nos résultats montrent qu’il existe une “pandémie de pollution de l’air” », déclare Thomas Münzel, chercheur, dans un communiqué de l’Association européenne de cardiologie.
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La pollution de l’air tue 2 fois plus qu’on ne le pensait
La pollution serait responsable de près de 800.000 morts par an en Europe et 8,8 millions dans le monde, selon une nouvelle étude. En France, un décès sur 1.000 serait ainsi attribuable à la mauvaise qualité de l’air.
Article de Futura avec l’AFP-Relaxnews paru le 17/03/2019
Chaque année, près de 800.000 personnes en Europe meurent prématurément en raison de la pollution atmosphérique. Entre 40 et 80 % de ces décès prématurés sont dus à des maladies cardiovasculaires, estiment des chercheurs allemands, qui publient une nouvelle étude dans la revue European Heart Journal.
La pollution tue plus que le tabac
« Cela veut dire que la pollution de l’air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirme l’un des auteurs, le professeur Thomas Münzel de l’université de Mayence (Allemagne). Or, si on peut éviter de fumer, on ne peut pas éviter d’être soumis à un air pollué », ajoute-t-il. Les chercheurs estiment à 790.000 le nombre de morts dus à la pollution de l’air en 2015 dans l’ensemble de l’Europe, dont 659.000 dans les 28 états de l’Union européenne. Une estimation nettement supérieure à celle de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Dans son rapport annuel publié en octobre, elle jugeait que la pollution de l’air aux particules très fines (PM2,5), au dioxyde d’azote (NO2, émis par les moteurs diesel) et à l’ozone (O3) était responsable en 2015 de 518.000 décès prématurés dans 41 pays d’Europe, et 480.000 dans l’UE.
Cette nouvelle étude est essentiellement consacrée à l’Europe, mais ses auteurs ont également appliqué leur méthode de calcul à l’ensemble du monde. Ils arrivent au chiffre astronomique de 8,8 millions de morts causés par la pollution de l’air en 2015 sur l’ensemble de la planète, dont 2,8 millions pour la Chine. De précédents travaux chiffraient plutôt le total mondial à 4,5 millions. Pour réviser ces chiffres, les chercheurs allemands ont utilisé un nouvel outil statistique, en se basant sur un modèle simulant la façon dont les gaz atmosphériques interagissent avec les composés chimiques issus de l’activité humaine (production d’énergie, industrie, transports, agriculture…). Ils ont ensuite combiné ces données aux taux de mortalité et à l’exposition. « Nous avons utilisé de nouvelles analyses des risques, basées sur des données épidémiologiques beaucoup plus larges qu’auparavant et provenant de 16 pays », indique à l’AFP l’un des scientifiques, Jos Lelieveld.
Pollution : 105 décès pour 100.000 habitants en France
En moyenne, la surmortalité mondiale attribuée à la pollution de l’air par cette étude est de 120 décès par an pour 100.000 habitants. Ce taux est supérieur en Europe (133), bien que les contrôles y soient plus stricts que dans d’autres régions. « Cela s’explique par la combinaison d’une piètre qualité de l’air et d’une forte densité de population, qui aboutit à une exposition parmi les plus élevées du monde », selon le professeur Lelieveld.
L’Europe de l’Est est particulièrement touchée, avec 36.000 morts par an pour la Roumanie ou 76.000 pour l’Ukraine, soit des taux supérieurs à 200 décès pour 100.000 habitants. Pour la France, le taux est de 105 décès pour 100.000 habitants, contre 98 au Royaume-Uni ou 154 en Allemagne.
Les auteurs de l’étude jugent « urgent » de baisser les seuils d’exposition aux particules fines. La limite annuelle moyenne pour les PM2,5 fixée par l’Union européenne est de 25 microgrammes par mètre cube, soit 2,5 fois plus que les recommandations de l’OMS. « Dans la mesure où la plupart des particules fines et des autres polluants de l’air en Europe proviennent de la combustion des énergies fossiles, il est urgent de passer à d’autres sources d’énergie », plaide le Pr Lelieveld.
Le risque cardiovasculaire sous-estimé
Ces travaux « semblent montrer que le risque cardiovasculaire lié à la pollution de l’air a été sous-estimé, et ce constat me paraît pertinent », commente une scientifique qui n’a pas participé à l’étude, le docteur Holly Shiels, de l’université de Manchester. « Auparavant, on se concentrait sur les risques de cancer liés à la pollution de l’air ou les effets immédiats sur l’appareil respiratoire. Désormais, on comprend mieux le lien avec les problèmes cardiaques, les effets sur le cerveau ou les questions de reproduction », déclare de son côté Hans Bruyninckx, le patron de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
La pollution responsable d’un mort sur six dans le monde
Trois fois plus que le Sida, quinze fois plus que les guerres : la pollution est un serial killer, conclut l’étude mondiale parue dans la revue médicale The Lancet. Et les populations pauvres sont davantage touchées. Des chiffres accablants qui devraient inciter à l’action.
Un décès sur six survenu en 2015 dans le monde était lié à la pollution, essentiellement à la contamination de l’air, mais aussi de l’eau et des lieux de travail, estime un rapport publié vendredi dans la revue The Lancet. « On estime que les maladies causées par la pollution ont été responsables de neuf millions de morts prématurées en 2015, soit 16 % de l’ensemble des décès dans le monde », évalue ce rapport, issu de deux ans de travail d’une commission associant la revue médicale britannique, plusieurs organismes internationaux, des ONG et une quarantaine de chercheurs spécialisés dans les questions de santé et d’environnement.
Ce bilan représente « trois fois plus de morts que le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis, et quinze fois plus que ceux causés par les guerres et toutes les autres formes de violence », soulignent ses auteurs. La pollution de l’air (extérieur et intérieur) est responsable à elle seule de 6,5 millions de décès chaque année, principalement à travers des maladies non transmissibles comme les maladies cardiaques, les AVC, le cancer du poumon et la broncho-pneumopathie chronique obstructive. L’eau polluée serait liée à 1,8 million de morts, par exemple via un mauvais assainissement ou la contamination des sources, causes de maladies gastro-intestinales et d’infections parasitaires. La pollution sur le lieu de travail en causerait environ 800.000, via l’exposition à des substances toxiques ou cancérigènes.
La pollution tue plus les pauvres
Cette évaluation est « probablement sous-estimée », ajoute The Lancet, compte tenu « des nombreux polluants chimiques émergents qui restent encore à identifier ». Le phénomène touche en premier lieu « les populations pauvres et vulnérables », note le rapport. 92 % de ces décès surviennent en effet dans des pays à revenu faible ou moyen et, dans chaque pays, ils concernent davantage les minorités et les populations marginalisées. Dans les pays en voie d’industrialisation rapide, comme la Chine, l’Inde, le Kenya, Madagascar ou le Pakistan, jusqu’à un décès sur quatre pourrait être lié à la pollution.
Le rapport insiste aussi sur le poids économique de ces vies écourtées pour les pays concernés : plus de 4.600 milliards de dollars chaque année (3.900 milliards d’euros), soit l’équivalent de 6,2 % de la richesse économique mondiale. Or, ce fardeau reste « négligé tant par les gouvernements que par les organisations pour le développement », déplore The Lancet dans un éditorial accompagnant le rapport. La revue médicale appelle à « s’attaquer d’urgence à la situation » et à battre en brèche « le mythe selon lequel la pollution serait une conséquence inévitable du développement économique ».
48.000 morts par an en France à cause de la pollution de l’air
Article de l’AFP publié le 22 juin 2016
La présence de particules fines contribue aux maladies cardiovasculaires, respiratoires, neurologiques et aux cancers. Conséquence : la pollution de l’air serait la troisième cause de décès évitables en France, après le tabac et l’alcool.
Les décès provoqués par cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles comme le fuel, agriculture, etc) correspondent à 9 % de la mortalité en France continentale (hors Corse et outre-mer, soit près de 62 millions d’habitants), d’après une étude de Santé Publique France.
Ainsi, « le fardeau (le poids sanitaire) de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78.000 morts par an) et de l’alcool (49.000 morts) », souligne le professeur François Bourdillon, directeur général de cet organisme public, selon lequel il s’agit d’une « espèce de mortalité invisible ».
Cette pollution représente « une perte d’espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans », souligne l’étude. La perte d’espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n’épargne pas les zones rurales (neuf mois).
La carte des concentrations de particules fines montre qu’elles sont plus élevées dans de grandes zones urbaines comme la région parisienne, le nord-est de la France et l’axe Lyon-Marseille.
Les décès dus à la pollution sont en partie évitables
Plus de 34.000 de ces 48.000 décès seraient évitables chaque année si l’ensemble des communes de France continentale réussissait à atteindre les niveaux de particules fines des 5 % des communes équivalentes (taille de la population) les moins polluées, d’après un des scénarios retenus par les auteurs de l’étude.
Les chiffres de mortalité mentionnés dans cette nouvelle étude ne sont pas en augmentation par rapport à de précédents résultats, note toutefois Sylvia Médina, coordonnatrice du programme Air Santé. L’étude française confirme notamment l’étude européenne Cafe (Clean air for Europe) de 2000 qui évaluait à plus de 40.000 le nombre des décès liés à la pollution en France.
Par ailleurs, les pics de pollution pèsent moins sur la santé que l’exposition chronique. L’impact sur la santé résulte, à long terme, surtout de l’exposition au jour le jour à des niveaux de pollution inférieurs aux seuils d’alerte déclenchés à partir d’une concentration de 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d’air.
L’exposition à la pollution de l’air, notamment aux particules fines, contribue au développement de maladies cardiovasculaires (infarctus, etc.), respiratoires ou encore neurologiques, et de cancers. Elle favorise aussi des « troubles de la reproduction et du développement de l’enfant », ajoute Sylvia Médina.
Arrêter de fumer, c’est changer de mode de transport au quotidien
FUMER TUE La mobilité en VE 100% électrique ne fume plus !
Bien avant qu’on n’ait plus de pétrole, on n’aura plus d’atmosphère.
(Mario Molina Prix Nobel de chimie 1995)
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