édito
ÉLECTRIQUE, le sujet ? C’est une évidence. Et à plus d’un sens du terme ! Le premier n’est pas le moindre : dans dix ans à peine, au mieux, “horizon 2035”, l’Union européenne, qui a fixé cette date butoir, interdira aux constructeurs automobiles la production de véhicules thermiques, même hybrides, pour forcer le passage au tout-électrique. Ce qui, cela se voit, ne va pas sans provoquer des frictions. Cette transition à la fois écologique et technologique engendre de hautes tensions.
Les constructeurs, surtout les nôtres, qui ont pris du retard, sur le plan industriel aussi bien que commercial, dans cette mutation annoncée, font tout pour que l’échéance soit repoussée. Alors que les ventes sont loin d’être pétaradantes depuis le début de l’année, ils espèrent un sursis, le temps de combler leur retard. Un temps que n’a pas attendu la concurrence chinoise pour investir le marché, en jouant sur le prix et l’amélioration de la qualité pour proposer des modèles très compétitifs.
…et tjs L’obsession infondée de l’autonomie des voitures électriques
Un énième tableau qui met à jour l’évidence du besoin journalier et le besoin de développer une infrastructure de charge rapide sur le réseau routier.
Pour autant, les acheteurs ne se bousculent pas pour franchir le cap et passer du diesel ou du super à l’électricité. À en croire les enquêtes d’opinion, moins de 10 % des sondés disent vouloir acheter un véhicule électrique. Tout en se déclarant prêts à réduire les gaz au nom du climat, qui ne cesse de s’échauffer et de se réchauffer, beaucoup arguent du temps de recharge, de l’autonomie ou, plus prosaïquement, du prix d’achat pour trouver urgent d’attendre.
Pourtant L’essence est obsolète depuis 2025 et le nucléaire déjà bien avant
C’est aussi que, même sans le lobbying ou les pubs des constructeurs, l’attachement à la bagnole reste bien ancré dans les mentalités. Puissant, mais aussi clivant, l’épisode des gilets jaunes l’a montré sur les ronds-points : toucher à la bagnole peut mettre en route le moteur d’explosion sociale. La voiture dépasse les villes des campagnes, même si elle permet de se rendre des unes aux autres, ou l’inverse. Pour des raisons évidentes, il est plus facile de renoncer à son véhicule dans une métropole disposant des transports en commun, de pistes cyclables et d’autres facilités de mobilité, qu’en rase campagne, loin de tout. Et cette dichotomie est loin d’être réglée.
La voiture, même en recul, a encore la cote. « On aime la bagnole… et moi je l’adore », a même lancé Macron, paraphrasant Pompidou (qui posait volontiers avec sa Porsche), en 2023. Depuis le 14-juillet, sa limousine officielle DS5 est 100 % électrique. Compte tenu de la cote de popularité de l’intéressé, l’effet d’attractivité n’est pas garanti.
Mais, quel que soit votre moyen de vous déplacer, vous ferez forcément un tour aussi complet qu’intéressant de ce sujet électrisant en parcourant les enquêtes de ce nouveau numéro des « Dossiers ».
Source canard enchainéErik Emptaz