La pollution de l’air tue deux fois plus qu’estimée

Fumer tue et

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Selon une étude inédite, les particules fines seraient à l’origine de 800 000 morts prématurées par an en Europe et de près de 9 millions à l’échelle de la planète.

La pollution de l’air tue. Et le nombre de ses victimes a jusqu’ici été très largement sous-estimé, selon une étude publiée mardi 12 mars dans l’European Heart Journal. La revue médicale de la Société européenne de cardiologie conclut en effet que celle-ci serait à l’origine d’environ 800 000 morts prématurées en Europe chaque année. Un bilan sinistre, qui atteint près de 9 millions à l’échelle de la planète. Des chiffres deux fois supérieurs aux dernières estimations officielles.

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Dans son rapport 2018 publié en octobre, l’Agence européenne de l’environnement concluait que l’exposition aux particules fines (PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), principalement, était responsable d’environ 422 000 morts prématurées (avant l’âge de l’espérance de vie) dans l’ensemble des quarante et un pays européens, dont 391 000 dans les vingt-huit Etats membres de l’Union européenne (UE).

L’excès de mortalité imputable à la pollution de l’air ambiant serait en fait de 790 000 au niveau continental, dont 659 000 au sein de l’UE, assurent les auteurs de l’étude dirigée par une équipe de chercheurs allemands de l’Institut Max-Planck de chimie.

Au niveau de la planète, ils arrivent au chiffre impressionnant de 8,8 millions de morts par an, soit près du double des 4,5 millions de morts retenus jusqu’ici par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la pollution de l’air extérieur.

« Plus de morts que le tabac »

« Pour mettre ces résultats en perspective, cela signifie que la pollution de l’air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès selon l’OMS », commente l’un des auteurs, Thomas Münzel, de l’université de Mayence (Allemagne), qui fait remarquer qu’« on peut éviter de fumer, pas de respirer un air pollué. »

Rapporté à la France, le nombre de morts prématurées imputables à une mauvaise qualité de l’air serait de 67 000. Beaucoup plus que l’estimation de 48 000 morts retenue depuis quelques années par Santé publique France et reprise dans toutes les communications officielles.

Comment expliquer un tel décalage ? Pour parvenir à ces résultats fortement révisés à la hausse, les chercheurs ont construit un nouvel outil statistique. Appelé « Global Exposure Mortality Model » (GEMM), il permet une analyse plus poussée que le « Global Burden of Disease » (« fardeau mondial de morbidité ») utilisé par l’OMS. Le GEMM s’appuie sur pas moins de 41 études de cohortes menées dans seize pays et combine trois séries de données : niveaux d’exposition à la pollution, densité et âge des populations, effets sanitaires.

Avec 2,8 millions de morts, c’est la Chine qui paie le plus lourd tribut. En Europe, ce classement est dominé par le pays le plus densément peuplé, l’Allemagne, avec 124 000 décès prématurés par an. Soit 154 décès pour 100 000 habitants, ce qui correspond à une perte d’espérance de vie de 2,4 années. Avec 105 morts pour 100 000 habitants (1,6 année d’espérance de vie perdue), la France se situe au niveau du Royaume-Uni (98 décès et 1,5 année d’espérance de vie perdue).

En ville respirer c’est fumer. Oui la voiture thermique vous intoxique !

De manière générale, la surmortalité attribuée à la pollution de l’air en Europe (133 morts pour 100 000 habitants) est supérieure à la moyenne mondiale (120), constatent les chercheurs. « Cela tient à la combinaison d’une piètre qualité de l’air et d’une forte densité de population qui aboutit à une exposition parmi les plus élevées du monde », décrypte Jos Lelieveld, de l’Institut Max-Planck de chimie

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