Anticiper l’obsolescence de la voiture thermique !
Malgré son potentiel de progrès et ses promesses environnementales, la volonté politique nationale en faveur des véhicules électriques n’est pas assez affirmée en France. Un manque d’ambition que regrette Frédéric Renaudeau, fondateur de Zeplug.
Véhicule Electrique: ridicule dangereux évident
En un temps record, le véhicule électrique a fait l’objet de progrès technologiques considérables ces dernières années. Il est une véritable réponse aux impératifs de climat et de santé publique des villes. Mais pourquoi le mouvement est-il encore si timide en France ?
La propulsion électrique est l’une des technologies automobiles qui a progressé le plus rapidement sur les dernières décennies et qui présente de fortes opportunités d’évolutions à très court terme. Son autonomie a doublé en quatre ans, accompagnée d’une baisse de 40 % du coût des batteries. Certes, elle a encore d’autres défis à relever. Mais son potentiel de progrès est nettement supérieur au moteur thermique, dont les évolutions plafonnent en rendement comme en dépollution.
Sans conteste, le véhicule électrique est considéré comme l’une des technologies les plus à même de répondre à l’urgence climatique, elle répond aussi à l’enjeu de santé publique lié aux particules est plus crucial que jamais ! Plusieurs villes françaises dépassent régulièrement les seuils de l’OMS. Selon l’ONG ICCT, 6.400 décès prématurés par an sont attribuables aux seuls transports, dont 66 % à cause du diesel.
Retard français
La voiture électrique commence déjà à s’imposer à l’international avec une croissance de la production de 64 % en 2018 et 2,1 millions d’unités produites dans le monde (100 fois plus que de voitures à hydrogène). Tous les grands constructeurs automobiles ont d’ailleurs fait le choix de véhicules totalement ou partiellement électrifiés pour leurs prochains modèles. En Chine, de nombreuses villes n’autorisent plus de nouvelles licences de taxi à moteur thermique, quand elles n’ont pas déjà fait passer tous leurs taxis à l’électrique, comme les 21.000 de Shenzhen.
Pourquoi la situation progresse-t-elle moins vite en France ? Parce que passer à la propulsion électrique relève d’une volonté politique nationale pas assez affirmée. Un exemple : aucune date n’est annoncée pour la fin des nouvelles immatriculations de scooters thermiques dans une ville comme Paris. Certes, la Métropole du Grand Paris a acté l’interdiction des véhicules thermiques d’ici à 2030, alors que l’Assemblée nationale vient d’inscrire dans la loi mobilités (LOM) la fin de la vente de véhicules à énergie fossile d’ici 2040.
2 roues motorisés, et si ils étaient branchés !
Mais pourquoi attendre pour les deux-roues ? C’est pourtant bien là que l’électrique peut parfaitement remplacer le thermique sur la quasi-totalité des usages, avec une autonomie comparable sans compter le gain en termes de pollution urbaine, de bruit et de coût à l’usage.
France jamais sans ma bagnole le VE en hausse de près de 50 %….seulement !
Autre non-sens : l’adoption dans la LOM de mesures ajoutant de la complexité au sujet de la recharge en immeuble collectif, au lieu de le simplifier. Projetons-nous en 2050, où les habitants des villes bénéficieront d’un silence et d’une pureté de l’air tels qu’à la campagne, en regardant sans regrets nos villes bruyantes et polluées d’aujourd’hui.
Anticiper pour ne pas se planter
Il est possible d’anticiper cette évolution et de saisir cet enjeu de progrès qu’est le véhicule électrique, à condition d’agir vraiment. Alors accélérons !
Frédéric Renaudeau est fondateur de Zeplug