L’immédiat, le monde d’après et le futur
La demande de pétrole sera encore plus faible que prévu cette année et en 2021. Deux tendances se télescopent. Celle, à court terme, de la profonde récession liée à la pandémie qui fait baisser la demande d’énergie dans le monde et celle, de long terme, qui marque le déclin des carburants fossiles et du premier d’entre eux, le pétrole. L’industrie pétrolière peut-elle se remettre de la «pire année de son histoire»?
Dans le magazine Forbes, Deborah Byers, une spécialiste de l’énergie, explique que l’industrie pétrolière doit gérer maintenant cette tendance et qu’elle doit le faire en trois étapes: le maintenant, le monde d’après et le futur.
Le maintenant a été la réponse immédiate apportée par les groupes pétroliers à la crise. Une phase qui est aujourd’hui quasiment terminée. Elle a consisté à gérer le maintien de l’activité avec des chiffres d’affaires et des trésoreries en forte baisse. La demande étant repartie et les prix du baril étant remontés, la situation est aujourd’hui plus facile à maitriser. Mais il y a eu et il y aura encore des faillites, notamment aux Etats-Unis de producteurs de pétrole de schiste dont les coûts de revient sont souvent supérieurs à 50 dollars le barils. Plus d’une vingtaine de compagnies américaines petites et moyennes ont déposé leur bilan.
L’industrie pétrolière a un tournant de son histoire
Les pétroliers ont commencé à passer du mode survie à celui de l’adaptation au monde d’après. Ils doivent durablement produire plus avec moins en faisant appel à plus de technologie et à de nouvelles façons de travailler. Tout cela s’accompagne de grandes manœuvres, de concentrations et de paris sur l’avenir. Il y a quelques semaines, l’Américain Chevron a annoncé le rachat pour 13 milliards de dollars de la compagnie pétrolière Noble Energy et Total dans le même temps a signé un accord de financement avoisinant les 15 milliards de dollars pour réaliser son grand projet gazier au Mozambique.
Automobile le virage dangereux est là
Concernant enfin le futur, il dépend de la façon dont le pétrole et le gaz vont s’adapter au nouveau monde de l’énergie. La pandémie et la décarbonisation des économies, plus ou moins rapide et plus ou moins efficace, poussent vers une stabilisation puis une baisse structurelle de la demande de pétrole et de gaz dans le monde. L’industrie devra s’adapter, se reconvertir, investir dans de nouvelles technologies, de nouveaux modèles. En un mot se réinventer. C’est ce qui est le plus difficile. (Source)