Déconfinement : changer votre mobilité vers du zéro émission

Changez, changez, changez !

La pandémie réinterroge en profondeur les mobilités, identifiées comme vecteur du virus.

Le confinement, c’est une défense par l’immobilité. Nous avons vu l’ampleur et la diversité des effets, négatifs comme positifs, de cette mobilité minimale forcée. Les politiques de transports ont toujours consisté à faire de la place. D’abord pour les voitures, puis pour les transports collectifs et plus récemment pour les vélos. La stratégie visée, le report modal, consiste à intervertir des modes de transport pour que des automobilistes deviennent des usagers des transports en commun ou des cyclistes. Ce travail est nécessaire et produit des résultats qu’il ne s’agit pas de remettre en cause ici. Mais cela revient à gérer la situation avec des réglages fins, à trouver une répartition optimale, en s’interdisant de réduire le volume des mobilités. Ce dernier étant considéré par hypothèse croissant, comme la population et l’emploi. On joue donc avec les basses et les aiguës comme s’il n’existait pas de réglage du volume. Le confinement a montré qu’il existe bel et bien un bouton volume et qu’il est possible de réduire drastiquement le nombre des déplacements, jusqu’à les réduire au silence.

Avec le déconfinement, le débat sur les mobilités reprend où nous l’avions laissé, sauf que l’équation devient difficile à résoudre. Les transports collectifs, pour éviter l’entassement habituel et assurer un minimum d’espacement entre les voyageurs, doivent diminuer leur fréquentation, mieux la répartir et mettre en place des mesures d’hygiène nouvelles. Les cyclistes, héros des grèves de l’automne, revendiquent plus de place, avec des aménagements temporaires nouveaux. Les piétons eux aussi ont besoin de place sur les trottoirs. Enfin, le recours à l’outil de distanciation social par excellence, l’automobile, risque d’engendrer des embouteillages monstres. D’autant qu’il n’est plus question de covoiturer. Il n’y aura donc pas assez de place pour tout le monde, sauf à considérer qu’il y aura désormais, durablement, moins de monde.

Organiser la démobilité

Réallouer l’espace, c’est rechercher et proposer des solutions de mobilité à des problèmes qui relèvent en réalité de l’organisation territoriale et sociale. La mobilité* n’est pas la solution, c’est même précisément le problème. Il y a donc deux enseignements cruciaux à tirer du confinement et à mettre en œuvre dans le déconfinement. Nécessité faisant loi, nous avons découvert que nous pouvions, en fait, moins nous déplacer. Il ne s’agit pas de rester confiné jusqu’à la fin des temps, ce serait se priver de la liberté fondamentale de se mouvoir. La démobilité, hier un tabou, se révèle être le levier le plus puissant qui soit. Au terme du déconfinement, qui sera progressif, il conviendra de conserver une part importante de cette démobilisation. Autrement dit, le système de mobilité ne devra plus jamais atteindre le maximum qu’il a connu. Nous avons longtemps cherché à organiser la mobilité, il convient désormais d’organiser la démobilité. Voilà pour le premier enseignement.

Pour le second, il est possible de capitaliser sur la pédagogie déployée durant la crise sanitaire. La stratégie du confinement avait pour but d’aplanir le pic épidémique pour que l’afflux de patients n’excède pas les capacités d’accueil des services hospitaliers. Les milliards de confinés ont compris qu’il faut répartir cet afflux dans le temps, pour éviter que trop de personnes tombent gravement malades au même moment. Et bien l’heure de pointe dans les transports, affaire de spécialistes, c’est exactement la même chose, mais plusieurs fois par jour : dans le métro, sur les trottoirs, sur les routes. La synchronisation de nos modes de vie sature à répétition les réseaux de transports. A la différence des lits de réanimation et des routes, les réseaux de transports publics ajustent leurs capacités aux heures de pointe. Mais il existe des lignes, des tronçons et des micro-pointes, des «sales quarts d’heures», pour lesquelles les capacités maximales sont largement dépassées. Ce n’est pas grave, car dans les transports, l’engorgement ne tue pas. Les saturations se traduisent par des ralentissements sur les routes, des entassements sur les trottoirs comme dans les rames, des pertes de précieuses secondes à l’embarquement. Nous nous sommes accommodés de cette aberration que nous vivions quotidiennement, puisqu’elle n’était pas létale.

Eviter les engorgements

Pour les mobilités comme pour les hôpitaux, nous pouvons également jouer sur le temps, par la désynchronisation sociale. C’est un domaine largement sous-exploité, dans notre pays. Mais il existe au moins un précédent. A Rennes, les horaires du campus de Villejean ont été établis de façon à éviter l’engorgement du métro. Cette exception doit maintenant devenir la règle. En assouplissant les contraintes horaires, en organisant des décalages, il est possible de réduire la synchronisation de nos existences et de réduire les pics d’affluence dans les réseaux de transport.

A compter du 11 mai, nous allons recommencer progressivement à nous déplacer, mais il ne s’agit pas de reprendre nos vieilles habitudes. Il va falloir apprendre à se déplacer autrement*. Continuer à se déplacer le moins souvent possible et le moins loin possible. Privilégier la marche et le vélo. Peu importe le mode de transport utilisé*, voyager en heures creuses : plus tôt, plus tard… Organiser les prises de poste en décalant les équipes. Penser une école qui organise les retards en classe, au lieu de les sanctionner. Même l’horaire du repas compte. La démobilité et la désynchronisation sociale vont nous permettre de vivre avec le virus, de redémarrer l’activité et de lutter sérieusement contre le changement climatique. Il s’agit de deux leviers puissants que nous n’utilisions pas ou très peu. Si le virus a une vertu, c’est d’obliger le système de mobilité à changer et d’envisager toutes les options possibles sans en écarter a priori.

Source Laurent Fouillé sociologue-urbaniste         

ActiVE est très surpris que ce Sociologue urbaniste ne parle pas d’énergie, encore moins de l’origine des énergies qui nous permet de nous déplacer à part celle musculaire !! pour en savoir plus cet article. Esclaves énergétiques à votre service 

*Il utilise même le terme de “Peu importe le mode de transport utilisé” ce qui est stupéfiant pour un spécialiste …!!!  Il est primordial  de remettre au centre de nos déplacements le ZERO rejet de toxicité !! il est à nouveau impératif de rappeler que la qualité de l’air dû à la pollution du trafic routier est à l’origine de plus de morts prématurés que celui du Covid19 ou . (48 000 en France et plus de 400 000 milles en €urope). Oui le confinement a épargné les vies cause des gains de qualité d’air

Alors oui Changer la nature de vos esclaves énergétiques dans vos déplacements ! Rappelez vous que les bienfaits du confinement équivalent à rouler en véhicule électrique avec des EnR

Alors la rationalité peut elle nous sauver ?

 

Un commentaire

  1. Ping :Tesla Riviera et ActiVE sur YouTube pour parler pollution air et EnR

Les commentaires sont fermés