La conversion, le rétrofit électrique aussi pour l’hydrogène et les poids lourds

Alors que la France est sur les rails pour légaliser le rétrofit électrique des véhicules, la Fédération nationale de l’artisanat automobile rappelle son rôle de pionnier sur le dossier et communique de nouvelles informations, par l’intermédiaire de Jérémy Cantin. Ce dernier préside la branche Maintenance – Vente, étant plus particulièrement chargé des questions liées à l’électromobilité.

Une communication nécessaire

De plus en plus d’élus, nombre d’acteurs professionnels et le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) communiquent de façon plus généreuse sur la très probable légalisation prochaine de la conversion de véhicules thermiques en électriques. Il ne faudrait cependant pas oublier que différents pionniers s’activent à défricher le terrain depuis 2017 et même avant. Parmi eux, le dirigeant de Brouzils Auto, Jérémy Cantin. En plus de son investissement au sein de la FNA, il a aussi développé l’ElectroCox à partir d’une Volkswagen Coccinelle de 1971. Converti à l’électrique, l’engin est rapidement devenu le porte-flambeau du rétrofit. Avec les dirigeants de Ian Motion, Carwatt, et Retrofuture Electric Vehicles, le Vendéen rassembleur et convaincant est aussi à l’origine de l’AIRe, dont le nom développé (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique) annonce la couleur. A travers e-Néo (membre Avem), Jérémy Cantin travaille déjà sur des solutions de conversion : nous en parlerons dans un prochain article publié en fin de cette semaine.

Objectif 2040

Si la FNA, l’AIRe et bien d’autres structures et personnes militent pour la conversion des véhicules thermiques en électriques, c’est en adéquation avec les décisions prises en France pour lutter contre le réchauffement climatique. Parmi elles, l’interdiction de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040. « Pour atteindre l’objectif ambitieux de conversion du parc automobile aux énergies alternatives, il convient d’agir sur l’offre de véhicules neufs mais aussi sur le parc existant », met en avant la fédération qui collabore à la définition et à l’adoption d’un cadre juridique et technique d’homologation du rétrofit électrique. « Le texte est parti à Bruxelles pour présentation aux autres pays européens. Il reviendra à la DGEC [NDLR : Direction générale de l’Energie et du Climat, structure qui dépend du ministère de la Transition écologique et solidaire] », confie à l’Avem Jérémy Cantin. Evolutif, le document devrait être adopté en France tel qu’il a été rédigé.

Hydrogène et poids lourds aussi

La conversion en électriques des véhicules thermiques a souvent été perçue comme limitée aux voitures particulières recevant un groupe motopropulseur composé essentiellement d’un moteur électrique et d’une batterie de traction. « Cette solution permettra d’accélérer la migration du parc automobile et d’éviter la destruction programmée de véhicules traditionnels en parfait état et auxquels les propriétaires conservent une valeur affective. C’est particulièrement vrai pour les véhicules anciens mais pas seulement », rappelle Jeremy Cantin. Mais le dossier est beaucoup plus large, puisqu’il s’est ouvert aujourd’hui aux architectures employant une pile à combustible hydrogène, aux utilitaires et aux véhicules lourds (bus, cars, camions). Cette vision plus globale devrait permettre dans un premier temps de satisfaire les professionnels déjà très intéressés par une évolution plus vertueuse pour l’environnement et la santé publique de leurs flottes de véhicules. Cette phase aidera à parvenir à une baisse des coûts de conversion, l’opération devenant alors plus accessible aux particuliers automobilistes. La FNA « met cependant en garde contre toute récupération ou idéalisation de ce processus. Le retrofit ou revamping génère un coût qui baissera certainement au fil de l’eau et des demandes ».

Professionnels habilités

Imaginer que chacun puisse dans son coin transformer sa propre voiture aurait été illusoire dans un pays qui met aussi en priorité la sécurité routière. Ce sont donc des professionnels agréés et habilités qui réaliseront les conversions, livrant en fin de parcours des engins conformes aux exigences nationales. L’opération ne devra pas « mettre en péril l’équilibre d’origine des composants du véhicule », souligne la FNA qui a su intéresser à sa cause Nicolas Hulot et François de Rugy, ministres successifs de la Transition écologique et solidaire. « Depuis plus de 3 ans, les échanges avec le ministère de l’Ecologie ont abouti à sérier les étapes de la conversion vers des motorisations électriques à batterie ou à pile à combustible : groupe motopropulseur électrique, freinage, certification des batteries (puissance, autonomie), poids maximal (dont sa répartition) du véhicule, composants électriques, hauteur de caisse, suspension, sont passés en revue tout en conservant les fonctions de sécurité active et passive conformément à l’origine du véhicule », détaille la fédération.

Bonus écologique et rôles des territoires

La FNA est « favorable à l’intégration du rétrofit dans les dispositifs du bonus écologique existant ». Elle se bat également pour que la conversion profite à l’emploi en France. Différents constructeurs tirent la sonnette d’alarme en affirmant que le virage vers la mobilité durable s’accompagnerait d’un désastre au niveau du nombre des postes de travail dans l’industrie automobile. Les branches artisanales devraient au contraire se développer. « Les collectivités territoriales en lien avec les spécialistes du rétrofit, ont un rôle à jouer dans la démocratisation de la conversion », prévient la fédération. « Au terme d’une transformation technique, retrouver un usage compatible aux nécessités de notre environnement est une avancée majeure en plus des politiques incitatives d’achat des véhicules neufs », conclut l’organisme. (Source)

 Pour plus d’information

e-Néo
Jérémy Cantin
ZA la Colonne 2
85560 LES BROUZILS   Tel : 02 51 42 98 65 Mail : contact@eneo-ve.fr

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